COLOMBIE – PARTIE 5 : CARTAGENA

CARTAGENA, CARTHAGENE

C’est parti pour un bon gros trajet en bus. 14h de bus sont prévues pour rejoindre Cartagena depuis Medellin. Sauf que…. on mettra quasi 24h…! En cause : on sait pas trop, mais le bus s’est arrêté en plein milieu de la nuit, gros bouchon. Visiblement c’est la police qui aurait fermé la route en raison d’un accident de camion transportant du pétrole… En vrai, on ne saura jamais, toujours est-il que le bus n’a pas bougé d’un poil pendant plusieurs heures…  La p’tite famille dormait, moi impossible de fermer l’oeil ! La clim tournait trop fort dans le bus, tellement fort que de la condensation se formait au niveau de la sortie d’air, faisant tomber des gouttes de flotte en permanence sur moi…Genre le supplice chinois, mais en version image plutôt que son.

Nous arrivons finalement à bon port (mais avec certain retard qui a quand même un peu agacé notre hôte qui nous attendait depuis des plombes…) dans notre airbnb à Cartagena, ville côtière du Nord de la Colombie. Tout de suite une autre ambiance se dessine, contrastant totalement avec l’ambiance des villes et villages de montagnes qu’on a pu vivre jusqu’à présent. Population vachement plus métissée, un peu comme à Cuba. Et surtout autre rapport aux gens. Y’a pas à dire, la montagne et la mer :  c’est vraiment 2 mentalités différentes. Perso, on tend vers une préférence  montagne ! Les gens de la côte ont un côté mercantile un poil plus prononcé. Peut être le fait que la mer est en soi un objet de commerce (pêche et ouverture géographique à l’internationale). Du coup les échanges sont bien moins chaleureux que ce qu’on a pu vivre ailleurs en Colombie. Et aussi : gros choc de température. On passe de la fraicheur bienveillante de l’environnement pré-cordillère qui se rapproche du ciel, à la chaleur écrasante des Caraïbes qui frôle la mer.

 

LA VILLE AUX 2 VISAGES (ou la ville-symbole-du-monde)

Aussi dénommée “Carthagène des indes”. Grosse ville, découpé en 2 zones :

D’abord la zone centrale. Elle touche directement la mer, où se trouve le port commercial, ainsi que la zone coloniale semi-piétonne et piétonne. C’est ici que se concentre l’activité touristique de la ville, avec son château, ses ruelles étroites et colorées qui rappelle un peu Cuba. Agréable de s’y perdre. Pas mal d’évènements culturels s’y produisent (en tout cas au moment où on y était). Des bars branchés, des restos qui coûte un bras, la tasse de café au prix suisse (ne coute que quelques centimes partout ailleurs). C’est propre, calme, tranquille. On trouve des boutiques du type H&M, Desigual et autres marques internationalement connues.

Puis la zone périphérique, populaire. C’est là que se situe notre airbnb. Contraste total avec le centre historique. C’est vaste, ça fourmille, ça klaxonne, les marchés ouverts sont immenses, denses, bruyants, vivants, souriants, écrasants. Une certaine saleté se dégage par endroit : poubelles éventrées par les nombreux chiens errants.

On croise toutes les 5mn des motos-mobylettes, qui klaxonnent en te faisant signe. Les 1ere fois je pensais que c’était de types qui voulaient revendre je ne sais quelle substance blanche poudreuse qui fait boom dans ta tête. Puis, on a vite compris qu’en fait ce sont des mototaxis : Effectivement ils ont tous un 2e casque qui pendouille sur le guidon de leur moto, et chargent à bon prix le client qui veut se rendre d’un point à l’autre de la ville. Moins cher que le taxi auto, plus pratique.

Allez, petit tour en images rapide, en vrac et en froc.

First, je disais juste avant que Cartagena faisait penser par endroit à Cuba. Et bin voilà justement un lieu de spectacle : le Havana.

 

Zone piétonne : du mag de luxe, qui se mêle à du commerce de rue.

 

ON ENTRE DANS LE DUR…

Cartagena est historiquement un lieu de débarquement espagnol. En gros : ils ont débarqués avec leur gros bateaux et leurs gros sabots (et leur folle cupidité), puis ont rapidement fait connaissance avec les indigènes du coin (et les ont butés), puis se sont finalement durablement installés (et ont imposé leur culture et architecture)

 

Allez, je sais que t’aimes les devinettes… Qu’est ce que c’est que ça ??

 

Mmmmm… t’as repéré quelques circonvolutions imprimées dans ce qui ressemble être de la pierre naturelle (a contrario du Pierre humain, qui au final est aussi naturel (enfin… peut être qu’un jour l’IA s’appellera aussi Pierre (hein Guy !!) ) (fermage de parenthèse, et désolé pour ceux qui ont été largué, mais je suis sûr qu’il y en aura qui auront saisi l’ensemble de ce propos digressif et limite pas digestif 😉 ).

Bref, donc la précédente photo…. est….. tu as trouvé ?? Du Corail bien sûr ! Et tu sais quoi ? Ce cliché est un close-up d’une architecture un poil plus énorme : Une église !!

Non tu ne rêves pas… ! L’entièreté de cette église est faite de corail…. Elle date de l’époque coloniale. Les ex-Spagnols de l’époque n’ont pas hésite une seule seconde à défoncer la barrière de corail qui bordait Cartagena, pour en extraire du matériau qui servira à construire leurs bâtiments-propagandes. Avant on avait le corail, maintenant on a les fusées… Ouaip suis d’accord avec toi : le résultat est le même : on explose la nature et sans le savoir, on explose sa propre nature intérieure en toute et affreuse ignorance…Quelques siècles se sont déroulés, et finalement on s’aperçoit que l’homme n’a pas changé…

La seule différence ? Bof finalement ce n’est qu’une histoire de mode ! Tu captes pas ? et bin look la photo suivante….

Tu saisis ? Non ?

Alors pour être plus explicite :

AVANT 

APRES

Voilà… au final on se retrouve avec une mixité, un métissage tant humain que culturel que historique. A la fois perturbant, mais toujours actuel. Aujourd’hui cela se manifeste par ce genre de scène : Un taxi jaune qui circule à travers des ruelles garnies de bâtiments coloniaux, où l’on voit des hommes et des femmes issues de tribus Kogi vendre des sacs à des touristes comme toi et moi.

L’aspect positif de ce beau bordel : la paix semble régner, bien que la rapidité du monde actuel fait qu’au f(i)ond, on n’a même pas le temps d’apprendre à se connaitre véritablement.

Carthagène semble être un symbole, une illustration parfaite du monde dans lequel l’on vit actuellement : La fausse modernité qui se pare de fausse richesse, se confrontant à une solide culture que notre histoire moderne qualifie d’archaïque, mais que plusieurs anthropologues certifient être le fondement d’une nécessaire révolution.

Arf ouais, la Colombie ça chamboule un poil, et même toute une touffe.

Allez, on reste là encore quelques jours, puis on transverse vers le Nord-Est.

 

A toute !