TAYRONA
Nous quittons Cartagena, pour continuer à longer la bande Caraïbéene, direction un peu plus vers l’Est. Notre objectif final est le désert de la Guajija, mais il y a encore un bout.
De ce fait, nous programmons au moins 2 haltes (Halt !!!) La première sera Tayrona. Lieu touristique par excellence, mais sur le papier ça nous fait envie : une sorte de oasis planté entre 2 zones désertiques, au pied du début de la cordillère médiane. Ca te parait barbare dit comme ça ? Et bien pour un peu mieux illustrer : on roule à travers du sable et de la secheresse, à seulement quelques mètres de la mer, pour arriver en zone forestière, au pied de la montagne.
Là, on se pose dans une sorte de airbnb hotel tout sympa, tout familial. On se déleste de quelques pesos, on se fait fouiller nos sacs, un peu à l’américaine (ils cherchent des armes !!!), et hop, c’est parti pour une rando à travers cet oasis tout à fait particulier.
Directement après 10mn de marche, la végétation te rappelle que dans ce monde, tout est en perpetuel mouvement et que la vie peut te surprendre à chaque carrefour. Tu viens de manger du sable et du cactus, et d’un coup on te file du végétal à gogo, on te fait respirer de la chlorophylle et de la liane à chaque pas, on te fait sentir tout petit face à des arbres qui te rappellent que tu n’es qu’un… grain de sable… La boucle est bouclée, nous sommes bien dans un cycle éternel et logique. Tu pourrais penser que tu tournes en rond, mais au final chaque impulsion te fait sentir plus vivant et plus complet.
Tant de vert, tant d’oxygène. Pas loin il doit y avoir son corollaire : l’eau. Bin clair que oui évidemment. Et cette eau est juste magique. En plus d’être chaude, elle est sauvage. Tellement sauvage qu’elle avale chaque année quelques nageurs imprudents. Cette eau est une sirène. Elle t’appelle par son chant, mais si la raison ne te retient pas, tu sombres dans ses courants, pour une dernière nage, tel un saut sans parachute. RIP….
La glauquerie de cette réalité, qui n’est finalement que démonstration de puissance relative mais réelle à notre échelle, te pousse à continuer à marcher, pour te plonger dans un nouvel univers. Une forêt de palmiers. Ici vit un peuple. Les Kogis. Vêtus de blanc, cheveux long pieds nus, ils sont entourés de palmiers, comme nous sommes trop souvent entourés d autoroutes. C’est en réalité tout le contraire. Plus nous allons vite, plus ils semblent ralentir. Au carrefour : le commerce. Ils te proposent du pain cuit dans un four improvisé. Une tuerie !
Entre mer, desert, montagne et foret, ils tentent de survivre et de maintenir leur culture… Pas évident… on nous dit que des conflits éclatent de plus en plus souvent au sein des villages, favorisés par l’alcool, vecteur de destruction sociale, telle les aborigènes et les indiens d’Amérique….
Ca fout les boules, mais l’environnement, il est quand même totalement incroyable…
Au milieu de rien, au milieu du vert, on aperçoit du rouge. “Hop Schwiiz !!” Forcément on s’y arrête. Une vieille dame nous accueille. Elle nous montre des photos. On reconnait un joueur de la Nati Suisse (Equipe de foot nationale Suisse). Je ne me rappelle plus du nom du joueur, mais la vieille dame, c’est sa grand mère !
Après 8h de marche : une bonne nuit de sommeil, suivie d’une journée tranquille kayak-pêche. Infructueux mais tellement bon 😀
Le lendemain, on rechope un bus, pour notre prochaine destination : Riohacha